Né en 1959, le festival des Ciné-Rencontres est par sa longévité le deuxième festival de cinéma en France après celui de Cannes. Découvrez le livre anniversaire des 50 ans des Ciné-Rencontres de Prades enrichi d’un addendum des 10 années suivantes.
Tarif livre du cinquantenaire (1959-2009) + addendum (2009-2019) : 25 €.
Tarif addendum seul (2009-2019): 10 €.
En vente au bureau des Ciné-Rencontres, au 3e étage du cinéma le Lido.
« A demi improvisé, simple rendez-vous de ciné-clubs un peu élargi », si l’on en croit son confondateur Louis Monestier, le premier festival de cinéma de Prades n’osa pas se proclamer tel. Le festival, dans la ville que Pau Casals avait choisi pour y vivre en exil, c’était évidemment pour tous celui de musique, déjà solidement implanté en cette fin des années cinquante. L’événement fut donc modestement baptisé « Journées de Prades« . Il n’en fut pas moins une réussite avec la présence notamment de François Truffaut venu présenter son film les Quatre cents coups, primé quelques mois plus tôt à Cannes.
Pour sa deuxième année, le festival abandonne l’appellation Journées de Prades pour installer définitivement comme marque de fabrique le mot « Rencontres » qui en exprime parfaitement l’esprit convivial. Cette seconde édition sera marquée par la rencontre entre deux sommités du monde des arts : Pablo Casals et René Clair. Elle inaugurera la série de rétrospectives qui devaient devenir une autre des richesses de l’été cinématographique en pays catalan. Une dizaine de films consacrés à Gérard Philippe furent projetés cette année-là.
Assez grand maintenant pour voler de ses propres ailes, le festival de cinéma s’affranchit de toute coïncidence avec son prestigieux aîné, le festival de musique. Pablo Casals, toujours président d’honneur, n’arriva à Prades que le 21 juillet, trop tard pour assister à la dernière soirée de gala. Désormais, sa présidence, comme celle de René Clair, ne sera que virtuelle. Cette édition donne lieu à une rétrospective des films d’Otto Preminger. Elle sera marquée notamment par la présence de l’actrice Marie-José Nat (photo).
Pour les 20 ans du Festival, l’équipe organisatrice caressait l’idée de faire venir un réalisateur de son temps ayant réalisé une oeuvre suffisamment conséquente pour lui consacrer une semaine de réflexion. Roman Polanski achevait Tess et Jean-Pierre Piquemal, alors président de la Fédération méditerranéenne des ciné-clubs le savait très accessible. Cette idée était la bonne. La venue du réalisateur à Prades dopa le Festival pendant les années qui suivirent.
Cette année, l’équipe organisatrice souhaitait un réalisateur vivant avec une oeuvre s’étendant sur une plus longue période que Polanski. Le nom de Losey avec retenu l’attention. Les contacts furent fructueux et l’auteur du Messager vint lui aussi à Prades parler de dix de ses films et, plus largement, des différents aspects de son métier de cinéaste.
Michel Deville était déjà venu à Prades ou plutôt à Vernet-les-Bains, l’année de l’exil, en 1978, pour nous présenter son film Dossier 51. Il nous avait séduit par sa gentillesse, sa simplicité et sa disponibilité lors du contact avec le public, parlant de son travail avec chaleur et conviction, de celui avec les comédiens et notamment Roger Planchon, homme de théâtre apprécié. En 1990 il est invité à nouveau pour une rétrospective de son oeuvre.
Il n’avait pas revu l’Horloger de Saint-Paul depuis 20 ans. La rétrospective que lui consacrent cette année-là les Ciné-Rencontres permet à Bertrand Tavernier de se replonger dans l’univers de ses premiers films. Quinze d’entre eux sont programmés à Prades. « Flatté » de l’invitation, il confie alors : « Ce qui est agréable, c’est de pouvoir parler de ses films en dehors de la période frustrante. Ici, on peut prendre un peu de recul ». Le public ne bouda pas son plaisir.
« Emue » et « Heureuse ». C’est en ces termes que Sandrine Bonnaire s’adressa au public pradéen venu l’accueillir en nombre pour ces 44e rencontres placées ostensiblement sous le signe du sourire. On ne pouvait espérer mieux pour fêter les vingt ans de carrière de l’actrice. Patrice Leconte et Solveig Anspach complétaient également la longue liste des invités.
Michel Piccoli, « Piccoli le magnifique » comme aime à le présenter l’actrice Dominique Blanc, illumina de sa présence le millésime 49 des Ciné-Rencontres. L’artiste aux multiples facettes, qui préfère « être double ou triple plutôt que neutre », enchanta le public à qui il donna l’opportunité de plusieurs échanges. « Un bloc d’humanité trempé comme l’acier », résume le critique Michel Boujut.
Le festival reçoit une comédienne à l’itinéraire exceptionnel. Après des débuts remarqués au théâtre où elle fut révélée par Patrice Chéreau, Dominique Blanc a tourné plus de 50 films pour le cinéma. Sa carrière se décline aussi autour de téléfilms et séries TV , ainsi qu’au théâtre, notamment avec la Comédie Française qu’elle intégrera en 2016. Pendant ses 8 jours de présence à Prades, Dominique Blanc aura présenté 15 films ou pièces filmées et participé à plusieurs rencontres avec le public.
Le réalisateur canadien d’origine arménienne (De Beaux Lendemains, Remember...) offre aux Ciné-Rencontres de Prades une visite exceptionnelle, pour son seul passage en France. Accompagné par Arsinée Khanjian, son actrice fétiche, il revisite avec le public 30 ans de filmographie qui lui ont valu une notoriété internationale et des nominations aux Oscars. Le cinéaste aura aussi découvert les contreforts du Canigou et célébré son anniversaire avec l’équipe du festival.
Pour célébrer une longévité exceptionnelle qui fait de Prades le plus ancien festival de cinéma en France après Cannes, une soirée exceptionnelle est organisée à la grotte des grandes Canalettes. Au programme : spectacle son & lumière, projection de films burlesques, suivis d’un repas festif en plein air, en danses et musiques. Cette semaine cinéphile fait un clin d’œil aux débuts du cinéma avec la présence de Serge Bromberg, et accueille deux réalisateurs de talent : Cédric Kahn et Nicolas Philibert.
Auréolés de deux palmes d’Or au festival de Cannes, les frères Dardenne figurent parmi les grands représentants du cinéma social européen. Quatre ans après la venue de la cinéaste Marion Hänsel, le festival met à nouveau la Belgique à l’honneur en recevant Jean-Pierre Dardenne et sa photographe de plateau Christine Plenus, qui expose ses clichés à l’espace Martin Vivès. La réalisatrice Mia Hansen-Løve complète l’affiche de cette belle édition.